Un véritable chemin de croix, à travers les ruelles du Puy en Velay, pour atteindre la cathédrale, offrant une vue impressionnante sur la cité du haut de ses 134 marches de son grand escalier majestueux !

Après une première église construite au Vème siècle, la
cathédrale Notre-Dame-de l’Annonciation a été édifiée sur le Mont Anis, monument majeur de l’art roman, entre tuf volcanique et grès blanc, avec un clocher de 56 m de haut. On retient la statue de la vierge noire, le maître hôtel en marbre et les vieilles portes sculptées en cèdre.

Visite l’après-midi de l’abbaye de la Chaise-Dieu du XIe et ses trésors, du cloître au jubé : on retrouve des pièces remarquables, comme les 12 tapisseries dont celle de la trahison de Juda, exposées dans une salle sécurisée et une fresque murale peinte sur 3 panneaux et 4 piliers, appelée « la danse macabre ».

Le thème de la danse macabre vise à montrer l’égalité de tous devant la mort. Il est illustré par des personnages squelettiques entraînant vers la mort des vivants, puissants, bourgeois ou gens du peuple. A la Chaise-Dieu, les morts sont des transis avec la peau sur les os : les morts dansent et se livrent à de nombreuses facéties. L’Eglise faisait de la préparation à la mort un sujet de réflexion important, à une époque où les pestes et les guerres décimaient la population.

Départ pour le village de Chavaniac et visite de la demeure natale du célèbre général Marquis de La Fayette. Ce château manoir, labellisé « Maisons des Illustres » possède un magnifique parc de 3 ha qui entoure le château dans lequel se succèdent roseraie et arboretum mais la pluie est venue malheureusement interrompre la visite du « jardin remarquable ».

Au dédale des pièces du manoir, on découvre l’extraordinaire destinée d’un homme de bien et le talent de cet homme visionnaire…
Passant d’une enfance rustique, heureuse et libre à Chavaniac qu’il chérit, à la pompe de Versailles qu’il exècre, humaniste, libéral, homme de progrès en avance sur son temps, irréductible combattant de la liberté, héros américain, il marquera à quatre reprises de son empreinte l’Histoire du Monde.

En 1780, après 38 jours de mer, il fait une entrée triomphale accompagné de 302 personnes à bord dans le port de Boston, avec la célèbre frégate appelée « L’Hermione » qui a nécessité 1000 chênes pour sa construction. La Fayette, à la tête de ses insurgents est chargé par Washington de conduire les opérations militaires en Virginie contre les forces anglaises et la victoire de Yorktown sera décisive.

Sa bravoure militaire lors de la guerre d’indépendance américaine (1775-1783) et son intervention pour sauver la reine comme commandant de la Garde nationale, à son retour en France, lui vaut le surnom de « héros des deux mondes ». Les Etats-Unis ont fait germer en lui les idées de liberté et il entreprend la rédaction de la première Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. Défenseur du Suffrage universel et de la séparation des pouvoirs, il lutte pour l’abolition de l’esclavage et le rétablissement des droits des protestants.

Trois ans après la révolution, le héros des deux mondes est l’homme le plus détesté d’Europe. A la suite de la fuite de Louis XVI en 1791, il est emprisonné dans les cachots autrichiens pendant 5 ans, considéré comme traite à la nation. Libéré sous l’Empire, l’irréductible opposant à Bonaparte, refuse tout poste proposé par celui-ci et se retire dans son domaine jusqu’à sa mort en 1834, à l'âge de 77 ans.
« Je ne puis me borner à être l’homme de la sénéchaussée d’Auvergne après avoir contribué à la liberté d’un autre monde » / La Fayette

A la sortie du château, nous gagnons Brioude où un excellent repas nous est servi au restaurant « la Sapinière » dans un cadre magnifique.

L’après-midi débute par la visite de l’Hôtel de la Dentelle, à la fois, centre de formation, espace culturel et atelier de création. Dans une maison canoniale du XVème siècle, entièrement rénovée en 2012, le musée offre au regard des visiteurs une centaine de créations contemporaines sorties de son atelier : éventails, robes et accessoires vestimentaires, bijoux et créations artistiques figuratives... Sur quatre niveaux, les ouvrages surprennent le public non spécialisé par leur modernité.

A l’heure où ce savoir-faire du passé disparaît, l’équipe d’ouvriers qualifiés et de bénévoles permet la transmission de cet art minutieux, dans l’atelier visible au public où l’on voit danser les fuseaux.

Les pièces de la collection du Conservatoire nous ont émerveillés de par leur finesse, leur technique, leurs couleurs flamboyantes et leur originalité.

On finit la journée par la basilique Saint-Julien de Brioude, de style roman auvergnat. Son originalité, à l’intérieur, réside dans la polychromie de pierres rouges, grises et blanches et ses vitraux modernes qui datent créés par Kim En Joong en 2008.